Jour 3, le match de ce soir affronte la dernière équipe du mondial à ne s’être pas encore présentée face au public strasbourgeois, la Belgique. Elle joue son premier match de poule face à la France qui en est déjà à son deuxième.
Le spectacle affiche complet, les spectateurs sont impatients que ce match démarre enfin, les pronostics vont bon train pendant que d’autres cherchent encore une place pour avoir la meilleure vue possible. Eh oui ! Il faut venir en avance pour avoir de bonnes places, c’est la dure loi du premier arrivé, premier servi. On dit souvent que la vie récompense ceux qui se lèvent tôt.
Début du match, Coline la Maîtresse de Cérémonie (MC) du soir nous accueille avec énergie et chauffe la salle comme une maestra. Pierre nous ambiance en live ce soir et DJ Foyan est aux platines. Comme dit l’adage : pour qu’il y ait un match, il faut deux équipes.
A droite on appelle donc la France qui joue à domicile avec son hymne qu’on connaît déjà presque par coeur. Petit détail qui tue : ils ont tous une chaussette rouge et une chaussette bleue pour rappeler les couleurs du drapeau français. Une blessée est à déplorer sur le banc, Chloé qui est quasiment aphone.

A gauche un tonnerre de bruit pour la Belgique arrivant tout feu tout flamme sur scène pour entonner son hymne a cappella, rien que ça. Une belle chanson enjouée et rythmée qui entraîne le public à taper des mains.

Le jury est composé de l’unique Maître du Jeu (MJ) pour tout le Mondial, Etienne dit « Le balafré » ainsi que ses deux assesseur.es du soir, Dom et Tania.

Le match démarre sur une catégorie “Guerre des mots” où un seul mot ne peut être prononcé par réplique, les deux protagonistes oscillent entre rivalité et partage sur le thème “Faites vos jeux”. Finalement ils préfèrent partager, quitte à déchirer une carte en deux pour que chacun ait sa part. Suite au vote du public, le MJ annonce une égalité. La première improvisation donne le ton de la soirée : ça va être serré !
Les improvisations s’enchaînent et chaque équipe remporte tour à tour un point. La France a gagné la faveur du public sur deux improvisations libres, l’une sur le thème du “Sablier” où un apprenti revendique de meilleures conditions de travail envers sa Maîtresse du temps et l’autre sur le thème “Eclipse” où les jouteur.euses ont magnifiquement et poétiquement mis en scène la lune et le soleil qui jouent à cache-cache pour finalement finir en une seule entité.
Le Belgique quant à elle rafle les points sur les comparées avec la première sur le thème “Transparent” où elle offre une belle illustration de l’importance d’une bonne communication dans un couple grâce à Marie qui permet à Sylvain et Martin de rouvrir la discussion et de se rabibocher. (La France a proposé l’histoire émouvante de Sidonie qui cherche plus qu’un papa présent, une famille aggrandie et unie). L’autre improvisation est remportée avec la catégorie “Fusillade inspirée de diapositives” où chaque jouteur.euse improvise en s’inspirant en quelques fractions de secondes de ce qui est affiché à l’écran. (On a tous été attendris par le petit lapereau trop mignon dans un pull-over). La Belgique remporte également une mixte sur le thème “L’ami du petit déjeuner” où des orphelines trouvent place dans une famille grâce à leurs talents en cuisine.

L’improvisation du round
L’improvisation à retenir de cette première mi-temps est arrivée au milieu du round. Une improvisation mixte de 8 min de la catégorie “Introduction musicale” sur le thème “Taverne bondée”.
Sur cette catégorie les jouteur.euses démarrent l’improvisation sans parler et en s’inspirant de la musique qui est jouée. Le décor se pose sans un mot, juste par des sourires en coin et des regards timides.
Marianne et Maxime, deux tenants de tavernes concurrentes osent enfin se parler et leur histoire va lentement mais sûrement vers une union tant désirée par Marianne mais Maxime est un peu plus lent à la détente.
Gérard le propriétaire de la taverne où Marianne travaille laisse même tomber son plan de faire couler la taverne d’en face pour aider l’union des deux protagonistes.
Comme dans toute histoire d’amour, le drame arrive : Marianne était promise depuis bien longtemps à un autre prétendant qui vient réclamer son dû mais l’amour entre Marianne et Maxime fût plus fort que les promesses et les écrits, l’amour a triomphé après que Maxime s’est débarrassé de tous les gênants.
Il a été impossible de départager les deux équipes sur cette belle histoire, la deuxième égalité de la soirée est annoncée.

A la fin de ce premier round, on a pu observer que l’équipe de France n’hésite pas à mouiller le maillot en nous proposant deux cascades dignes d’Hollywood avec un saut depuis la scène à genoux et une tentative de porté sur les épaules. (ndlr : ne pas reproduire à la maison, ces cascades ont été effectuées par des professionnels du spectacle) et que l’équipe de Belgique maîtrise les images de groupe dans les comparées. Le score donne une légère avance à la Belgique avec 5 points contre 4 pour la France.
Après une pause désaltérante et gourmande aux boissons locales et bretzels pour se remettre de ce premier round intense et très serré, le match reprend pour le deuxième round. DJ Foyan et les jouteur.euses mettent une ambiance folle dans la salle alors que le MJ prend place pour annoncer la prochaine improvisation.
La Belgique démarre très fort cette seconde mi-temps ! Les jouteur.euses sont chaud.e.s, est-ce le buffet ou les mots de leur coachs qui les ont boostés, peut-être un peu des deux. (Au passage, un grand “CLAP” aux bénévoles qui s’occupent bien des participants et de l’organisation du Mondial).
Les premières improvisations sont remportées par la Belgique dans une mixte de 2min30 sur le thème “Ne me quitte pas” où elle a mis en valeur son beau patrimoine à coup d’accent chantant et de baraque à frites, le tout dans le classique mais indémodable du triangle amoureux.
Puis nouvelle victoire sur une comparée très courte d’une minute sur le thème “Tic tac” où l’équipe de déminage hésite entre désamorcer la “bombe” ou “l’aspirateur”. Le compromis est que tout le monde explose soulignant l’adage “Ne pas choisir, c’est encore choisir”. (Le France de son côté a proposé une bande annonce d’un film d’action pour enfants tournant autour d’un agent spécial très spécial).

Face à ce constat, la France ne se décourage pas, au contraire, elle se mobilise, elle se concentre et fait une remontada épique en remportant trois improvisations à la suite !
D’abord sur une courte de 2 minutes sur le thème “Usure du mobilier” où deux amis préfèrent souffrir et subir sur un vieux canapé digne d’une salle de torture mais c’est important de ne rien jeter, surtout pas l’amitié.
Ensuite sur une comparée avec pour thème “Et de dix !” où nous avons assisté à une symbiose entre les jouteur.euses et le musicien Pierre, un peu taquin, nous offrant une saynète sans mots et où tout est passé par les sons, la musique, les expressions corporelles et faciales d’une partie de fléchettes enjouée et très dansante. Le MJ a donné une faute de « Procédure illégale » à la France pour avoir osé le toucher.(La Belgique était dans une ambiance thriller où deux vieux amis qui ont tout vécu ensemble et en cours de mission d’assassinat se rendent compte que leur relation est plus importante que leur métier).
Pour finir sur une victoire mettant la Bretagne à l’honneur avec le thème “Le cercle des Dolmens” où nous avons pu voir Guy retrouver les fonctions de ses jambes grâce au remèdes ultime : un lobe d’oreille de gnome très peu commode de la forêt de Brocéliande. Ainsi, Guy a pu reprendre l’oeuvre de son maître druide nommé Vau. Une faute a été donné aux deux équipes pour « Retard de jeu ».

La Belgique revient au score dans la toute dernière improvisation de la soirée de la catégorie “Le grand débat” sur le thème “Faut-il systématiquement faire son lit le matin ?”

L’improvisation du round
L’improvisation à retenir de ce second round est une mixte de 10 minutes de la catégorie “Mash up” où doivent se mêler les univers cyber punk et comédie romantique tout au long de l’improvisation.
On suit d’un côté l’histoire de Hector du monde d’en bas, le monde des gens sales. Son corps est amélioré avec des pièces retapées, retrouvées dans les poubelles ou abandonnées. Il en a plus qu’assez de passer de planque en planque, il veut s’en sortir et trouver une stabilité.
De l’autre côté on suit l’histoire d’Alice du monde d’en haut, le monde où les gens ont la vie belle et observent les gens d’en bas. Son corps est amélioré avec la nano tech qu’on ne retrouve qu’en haut. Elle veut se rapprocher de la réalité des gens d’en bas et partir en immersion.
Bien évidemment, ses parents ne veulent rien entendre et c’est pourquoi elle s’enfuit pour tomber sur Hector. La mère d’Alice décide de partir à sa recherche et découvre qu’elle est tombée amoureuse d’Hector. Une histoire rappelant les amoureux maudits de Roméo et Juliette que deux mondes séparent mais où l’amour est si intense qu’il est plus important que tout le reste.
Finalement on découvre que les parents d’Alice sont également un couple mixte, la maman est aussi du monde d’en bas mais le père qui s’appelle également Hector ne veut rien entendre. On assiste alors à une belle scène d’action et de combat entre Flexus et Flora, les robots de main des parents d’Alice. Hector (d’en bas) met alors fin à tout ce chaos avec le tournevis, un outil vintage mais efficace.
C’est une improvisation qui termine encore une fois sur une égalité et que j’aurais pu regarder pendant des heures ou en binge watching sur Netflix sur mon canapé sous mon plaid tellement c’était passionnant.

A la fin de ce round 2, il y a égalité entre la Belgique et la France qui remportent 4 points chacune mais ce n’est hélas pas suffisant pour la France qui s’incline d’un point face à la Belgique.
Score final : Belgique 9 – France 8

Ce match nous a tenu en haleine tellement le score a été serré, avec trois égalités en tout et des bascules de position de force. On peut en retenir que les deux équipes ont su se trouver et construire ensemble sur les durées plus longues, offrant au public de très belles histoires pleines d’émotions. Finalement c’est aussi ça le match d’improvisation, on s’affronte mais surtout on construit ensemble pour offrir un beau spectacle.
Le saviez-vous ?
Je vous partage ce que j’ai appris ce soir et qui peut servir pour briller en soirée : l’expression “outre-Quiévrain” qui signifie “au-delà de Quiévrain” qui est une ville située à la frontière France-Belgique. Elle est utilisée autant par les belges que par les français pour désigner les personnes du pays d’en face. Merci Coline pour cette découverte !

Rédigé par Trang PHAN
Photos Chris KAHLFUSS
