Maroc vs Suisse

Pour ce 4ème match, le mondial d’impro ouvre les portes du Fossé des Treizes un dimanche après-midi. L’ambiance est plus familiale, on compte dans le public des jeunes de 4 à 77 ans et plus une place de libre. Pour autant, c’est une ambiance de feu qui accueille les équipes du Maroc et de la Suisse, le public chauffé à fond par la MC Coline et par les équipes donne de la voix. 

ROUND 1 

Le match commence par une impro sur le thème de “1+1”

Dans une ambiance de soap opera, Carla organise une soirée en invitant une multitude de “+1”. Mais cette générosité provoque une crise : son amoureux découvre des milliers d’invités massés dans la rue. La situation dégénère lorsque des factions se forment autour des différentes orthographes du prénom de l’hôtesse : Carla, Karla, Quarla… 

Un comptage s’impose pour départager les camps. Verdict : moins de 10 voix d’écart… ÉGALITÉ !

La deuxième improvisation, une twist intitulée “Soutien physique”, impose aux jouteureuses de changer de personnage à chaque “ding” du maître de jeu. On y découvre un grand-père sur le point de léguer à sa petite-fille un empire mafieux, bâti grâce à l’argent détourné lorsqu’il était banquier. Pour prouver sa valeur, la petite-fille reçoit un ordre de Roberto, homme de main : tirer dans le pied de son grand-père… ou le tuer. Elle choisit de tuer Roberto et devient Reine de la mafia.

Le Maroc écope d’une faute de refus de personnage et remporte le point. 

On a ensuite assisté à une comparée d’une minute (attention, c’est très court !) sur le thème de “Pffffff”

La Suisse ouvre avec une descente en bobsleigh. Un des membres de l’équipe n’a pas réussi à monter dans la luge, et ses coéquipiers l’ont forcé à lâcher prise : “Tu nous ralentis !”

Le Maroc nous plonge ensuite dans un repas de famille, avec des parents et leur ado. L’ambiance est tendue… et la nourriture semble avoir un goût pour le moins suspect.

Le point est revenu à la Suisse. 

Nous avons ensuite suivi une impro qui se passait dans un “port spatial”

Une guichetière du port confie un tableau volé au Louvre à un transporteur de porcs, en souvenir d’une promesse faite à l’école primaire. Mais l’affaire prend une tournure inattendue : la police spatiale intervient. La guichetière révèle qu’elle a piégé l’homme par vengeance… parce qu’enfant, il lui avait dit qu’elle était moche. La police lui fait remarquer qu’elle l’entend, l’homme restera libre.

Mention spéciale pour une Joconde bluffante de réalisme !

Le MJ met 1 pouce au 2 équipes et le point revient à la Suisse.

Par la suite nous avons assisté à une quête “Graine de rire”.
Tout un village a perdu le sourire. Une mère demande à son fils d’agir. Il envisage d’intégrer une école de cirque pour apprendre à faire rire… mais sa mère lui révèle qu’ils doivent partir ensemble à la montagne des Souriceaux, à la recherche de la graine de rire.

Pendant ce temps, un magnat du café se réjouit de la tristesse ambiante : plus les gens sont moroses, plus ils consomment… et plus il s’enrichit. Il envoie son homme de main pour stopper la quête. Le garçon le tue sans hésiter et atteint l’école du nez rouge, où se trouve la précieuse graine. Mais le magnat l’attend déjà sur place… et l’avale ! Le garçon l’égorge pour récupérer la graine et sauve le village.

Nouvelle faute pour le Maroc pour manque d’écoute. Le point revient à la Suisse.

Nous avons ensuite pu voir 2 impro pour le prix d’une avec une comparée “Diapo”. 

 Le Maroc ouvre avec une conférence d’art haute en couleurs : art pictural, graphisme en chinois, œuvre d’émotion neutre, cycle de vie, chat dessiné d’un seul trait… Les œuvres défilent, jusqu’à la révélation de trois règles fondamentales :

  • la créativité
  • l’imagination
  • prendre de la drogue

Comme les 4 min imposées ne sont pas écoulées, elle nous parle de ses vacances au Cap d’Agde, parce que “la nudité est une forme d’art”, l’image qui apparaît derrière elle est une forêt, “une photo de mon buisson”.

La Suisse nous propose ensuite un cours universitaire sur le Kabaddi. Après les modalités du cours (matériel et gestes barrières), on découvre un sport qui voyage… mais interdit aux enfants, sous peine d’envoyer leurs parents en prison. Pourquoi ? Parce qu’on saisit les joueurs par le pied et on les fait tourner.

Ce sport devient une leçon de vie : nous sommes tous des numéros. Il se pratique sous alcool, d’où l’interdiction pour les plus jeunes. Trois vérités dérangeantes sont révélées :

  • À partir de quel âge forme-t-on les enfants ?
  • Comment être compétitif ?
  • Les fétichistes des pieds sont-ils avantagés ?

Un nouveau comptage est demandé par le MJ, le Maroc gagne le point. 

L’impro suivante nous emmène dans un commissariat où un “suspect a pris la fuite” parce que la porte est restée ouverte. 

Le commissaire et son second partent à la poursuite du suspect et de son complice, lui aussi évadé. Un autre policier les a croisé et leur a laissé une voiture et ses papiers “pour leur rendre service, parce qu’ils étaient sympas” et il a crevé les pneus de l’autre voiture “pour leur rendre service, parce qu’ils étaient sympas”. Heureusement, le second avait un cheval de planqué dans le comico. Ils rattrapent les fuyards et le second s’accroche à la voiture. Ils finissent par s’arrêter, les policiers leur proposent une arrestation, ils refusent, mais celui qui a tué se fait tout de même arrêté. 

Après un nouveau comptage, le Maroc remporte le point. 

A la fin du 1er round, chaque équipe compte 4 points. 

ROUND 2

La deuxième mi-temps commence par une à la manière de Black Mirror dont le pitch est “il existe une société d’assurance vie qui crée des clones avec la mémoire et la manière d’être des personnes. Il faut donc faire des updates régulier de la mémoire.”

Une cliente vient effectuer sa 3ᵉ sauvegarde de mémoire. Elle ressent quelques picotements électriques — rien d’anormal. Elle en profite pour demander l’effacement d’un souvenir : son ex lui disant “je t’aime” lors d’un barbecue du 4 juillet. Le médecin accepte.

Dans une autre scène, une femme découvre que son mari est mort depuis trois ans… et qu’elle vit avec son clone. Elle décide de le quitter : “Tu n’es pas lui !”

La première femme croise son ex, mais ne se souvient plus de sa déclaration d’amour. Il vient récupérer ses affaires. Elle lui propose de sauvegarder sa mémoire à son tour. Il refuse : il veut garder tous ses souvenirs. Elle le déteste, lui l’aime encore.

La seconde femme revient finalement vers le clone de son mari… et décide elle aussi de sauvegarder sa mémoire. La première femme revient pour une mise à jour… et demande à nouveau l’effacement du même souvenir. Elle affirme être là pour sa 3ᵉ sauvegarde. Il semblerait qu’un bug se soit glissé dans son cerveau…

La Suisse remporte le point. 

Nouvelle comparée “Câble.

La Suisse nous plonge dans une ambiance de bureau parfaitement huilée : les collègues sont complémentaires, tout semble fonctionner à merveille. On évoque la bar-mitsva de Patrick à 14h… sauf que Stéphano n’est pas au courant. Patrick répète qu’il “aimerait qu’on n’en parle pas”, mais Stéphano finit par découvrir le pot aux roses… et pète un câble. Les autres lui avouent qu’ils font plein d’activités sans lui, parce qu’ils ne l’aiment pas — “trop méchant”. Stéphano s’emporte, nie tout… et finit par faire manger un dossier à Patrick.

Le Maroc nous embarque dans un spectacle pour enfants… totalement chaotique :

  • Les uns ont une envie pressante
  • D’autres se vexent et partent en pleurant
  • Certains ne pensent qu’à faire coucou à leurs parents
  • Et certains chantent leur chanson au mauvais moment… puis restent tétanisés quand c’est enfin leur tour

La maîtresse tente tant bien que mal de garder son calme.

Le Maroc remporte le point. 

L’impro suivante prend vie devant des “briques colorées”.

Un jeune marié construit un mur en briques colorées pendant que sa femme lui déclare son amour. Soudain, un homme surgit : “Tu ne l’as pas quitté ?!” Le mari l’emmène dans une autre pièce. La femme découvre alors que son époux a un amant. Depuis l’autre pièce, on entend : “L’amant, il a un prénom ! C’est Grégoire !”

Un second homme entre à son tour : “Ho ?! Tu ne les as pas quittés ?!” — et rejoint Grégoire. Le mari finit par avouer son homosexualité et confesse qu’il ne s’est marié que pour l’image sociale.

Dernier rebondissement : une femme surgit… la mère de Grégoire, qui serait aussi la maîtresse de la mariée ?

Le point revient à la Suisse. 

On a ensuite assisté à une scène d’une minute (attention, c’est très court !) “un jour de marché”

Un vendeur de verre de porcelaine présente à une cliente la réalisation d’un vase précieux. Mais dans un geste maladroit, elle le fait tomber. Pour rembourser sa dette, elle accepte de travailler pour lui. Ce qui pourrait ressembler à une punition devient une chance : elle est heureuse de se retrouver aux côtés de l’être aimé.

Le point revient à la Suisse.

Après, place à la poésie avec une comparée rimée en alexandrins de 4 min chacune, sur le thème de “verre”, où on a parfois pu compter plus de 12 pieds. 

Le Maroc nous embarque dans un bar où un habitué, fraîchement quitté, noie son chagrin. Un homme entre et lui annonce que l’âne — celui avec lequel sa femme était partie — est revenu. L’espoir renaît… mais la tenancière tente de le retenir. Elle finit par lui avouer son amour. Il part quand même.

La Suisse nous invite à un tea time conjugal. “Je n’aime pas le thé qui me donne des gaz, je préfère quand tu jases.” La femme passe aux aveux : elle a dépensé tout l’argent de son héritage. Le mari veut la mettre dehors, mais elle lui rappelle qu’il resterait seul… avec sa mère à elle — “le pire être qu’il existe”. Pris de panique, il hésite. Elle décide de le quitter… en gardant le reste de l’argent.

Le point revient à la Suisse. 

Pour l’impro “Zéro blabla, zéro tracas” débute par une femme qui fume.
Un homme rappelle à une femme qu’il est interdit de fumer à l’intérieur : il y a des enfants, et cela peut provoquer des cancers. Elle lui répond que tout va bien, elle fume face “à un petit trou où on voit le ciel”. Il lui précise : “Oui, c’est une fenêtre”… et que non, même là, ce n’est pas autorisé.
Son enfant la rejoint. Elle lui propose une roulée vide et explique qu’ils sont là pour le concours de blabla de son fils. Un autre homme entre pour faire passer le concours. Le premier homme s’emporte : il n’était pas au courant. Les deux se disputent, le second prend une cigarette… et meurt. Le premier tente de le réanimer, sans succès.
La femme, vétérinaire, propose de s’en charger pour que le concours puisse avoir lieu. Le premier homme, épuisé, demande… une cigarette.

Après un comptage, le point revient à la Suisse.

La dernière impro nous permet d’assister à une scène de marionnettes plus vraie que nature. Un jeune couple en lune de miel se déclare son amour “face à la mer”. L’un des deux n’a plus que dix ans à vivre… Alors, en geste d’amour et de souvenir, il offre un bateau à son conjoint.

Le point revient au Maroc. 

Et c’est sur un score final de

Suisse 9 – 6 Maroc

que la Suisse remporte le match.

Bravo au staff et aux bénévoles :

MJ : Etienne BLUM

Assesseurs : Dom Della Scaffa et Marie-Hélène SUDRES

MC : Coline COSTES

DJ : Miré LEZJRE

Photo : Tania HANTZ

Équipe du Maroc : 

  • Ghita Mekouar
  • Najat Wadih
  • Maria Azghour
  • Adil Lfal
  • Martin Baudart

Équipe de Suisse : 

  • Marie Bouvier
  • Mathieu Fernadez
  • Julien Vaudroz
  • Marine Delacrétaz
  • Jérôme Pache